vendredi 20 novembre 2015

La sirène d'Ouessant - Edouard BRASEY

Pourquoi je le lis :


Il y a quelques mois, j'ai lu Les lavandières de Brocéliande et quelques semaines plus tard Les pardons de Locronan du même auteur, et j'ai beaucoup aimé sa manière de mêler Histoire et légendes.

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En résumé (quatrième de couverture) :


Ile d'Ouessant, années trente. Quand la nouvelle arrive que son mari cap-hornier a péri dans un naufrage, la laissant démunie avec son jeune enfant, Marie-Jeanne Malgorn refuse d'y croire. Elle est persuadée qu'il s'est laissé enlever par une de ces sirènes dont parlent les légendes, une Morgane, à laquelle il est encore possible de l'arracher.

Elle se tourne vers Malgven, la vieille rebouteuse, qui lui fait sacrifier un agneau dans le temple des anciennes druidesses. Si la Morgane le laisse revenir, Jean-Marie sera là d'ici la Toussaint, prophétise la sorcière.

La vie est dure sur l'île battue par les vents. Malgré le poids de la solitude, Marie-Jeanne se refuse à Yves, l'aubergiste, passionnément épris d'elle, mais laisse un nouveau venu, délicat et rêveur, en mission d'observation ornithologique, la distraire de son deuil. Fascinée par l'homme de science, Marie-Jeanne n'oublie pas que Jean-Marie pourrait à tout moment surgir. Pourtant, à mesure que se rapproche l'échéance fixée par Malgven, de quel espoir est rempli son cœur ?

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Mon avis :


Dans La sirène d'Ouessant, l'auteur fait revivre le mythe des Morganes, des créatures légendaires à la beauté exceptionnelle, tout en reconstituant de façon très réaliste le quotidien des habitants d'Ouessant dans les années 1930, une île encore très isolée du continent et de ses progrès.
 
Bientôt l'atmosphère devient oppressante, presque insupportable, à force de vivre en vase clos dans des conditions très difficiles (isolement, climat, hostilité des voisins...) au point que je me suis demandée à plusieurs reprises pourquoi les ouessantines restaient vivre sur ce lopin de terre inhospitalier, tandis que leurs maris prenaient la mer pour des mois et des mois. Mais je suppose qu'on n'explique pas l'attachement à sa terre natale...

Le personnage de Mariannick m'a mise vraiment mal à l'aise, non pas à cause de son handicap, mais à cause de tout ce qu'elle subit sous prétexte qu'elle est trisomique, depuis les railleries et les insultes jusqu'aux pires violences physiques, comme si elle était moins humaine que les autres...

 Encore une fois, Edouard Brasey nous entraîne dans une Bretagne magnifiquement racontée malgré son âpreté, en même temps que dans un récit dont le suspense monte crescendo jusqu'aux dernières pages...



NB : Le roman s'ouvre sur la disparition en mer d'un marin et la cérémonie de la proella célébrée pour que son âme repose en paix, ce qui m'a tout de suite rappelé un petit livre lu il y a quelques mois, La navigation des molénais dans l'autre monde, qui parle de la broella une tradition un peu similaire de l'île de Molènes...

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