mardi 17 juin 2014

Le gardien du feu - Anatole LE BRAZ

Pourquoi je le lis :


J'ai beaucoup aimé Les noces noires de Guernaham, nouvelle avec laquelle j'ai découvert les textes d'Anatole Le Braz, c'est pourquoi je continue dans ma découverte de cet auteur emblématique de la Bretagne.

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En résumé (quatrième de couverture) :


Je vous mets les quatrièmes de couverture de deux éditions qui semblent s'adresser à des publics très différents :


" Lorsqu'on la contemple en toute sécurité de la chambre d'un phare ou de la maisonnette blanche d'un sémaphore, comme cela, oui, je comprends la mer. Autrement, non ! Paradis des hommes, mais enfer des femmes !.... "

Par ces paroles, Adèle Lézurec scelle son destin et celui de Goulven Dénès, quartier-maître à bord de l'Alcyon, et qui, pour séduire la belle Adèle, n'aura de cesse qu'il ne soit nommé à terre comme gardien de phare. Mais charbonnier et boulangère ne font pas bon ménage : le laborieux et dévot Léonard va apprendre à ses dépens qu'on se brûle les ailes à trop approcher les frivoles Trégorroises... C'est une tragédie qui se noue, dont l'issue va se jouer sur l'îlot désolé de Gorlébella, perdu au cœur du raz de Sein.

 

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"Par ailleurs rien à signaler." Dernière phrase d'un des livres les plus forts et étranges de la littérature française. Vendons de suite la mèche, d'ailleurs le narrateur annoncera tout de suite ce qui se passe : son épouse le trompant avec son collègue gardien de phare, le narrateur, sous prétexte d'une fête qui les rassemble, les enferme dans la chambre de veille, et tient - tout le temps des treize jours de leur agonie - ce journal d'un amour en Bretagne, dans le quotidien de la mer pour tout horizon. Mais c'est Anatole Le Braz : l'écrivain des "Contes et légendes de la mort", qui la connaît si bien, sa Bretagne, canton par canton, capable d'en tirer des portraits comme sciés de leur granit même pour chaque personnage secondaire de sa fresque.

Qu'on suive le narrateur dans cette échappée folle, juste avant le drame, qui le mènera à la fenêtre de sa propre mère - laquelle n'y verra qu'un "intersigne". La mystique de la mort, les légendes nées de la brume et de la difficulté à vivre, rejoignant ici les lentilles de Fresnel du phare de la Vieille, à portée de vue de l'austère île de Sein, donc inaccessible. L'impression d'une imparable machine d'acier.

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Mon avis :


J'ai bien aimé ce roman, même s'il est plus sombre que Les noces noires de Guernaham.

Le texte est émaillé de nombreux détails sur la vie quotidienne en Bretagne et dans les phares, ce qui rend le récit très réaliste. On a réellement l'impression de lire le compte rendu d'un fait divers sordide et, même si Anatole Le Braz annonce dès les premières lignes qu'on va assister à un drame funeste, le suspense reste entier et la tension de plus en plus insoutenable...

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