Pourquoi je le lis :
Je relis ce roman qui a été un énorme coup de cœur lorsque je l'ai lu la première fois en 2005. Le texte m'évoquait tellement de souvenirs d'enfance...
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En résumé (quatrième de couverture) :
Pays de Cornouaille, Finistère.
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Restée veuve après tout juste trois
années de mariage, Anna reprend à son nom la ferme de Menez Glaz avec
l'aide de son beau-père, Tad Kermorvan, mémoire vivante d'une génération
de vrais cultivateurs respectueux de la nature.
Les semailles d'Anna finiront-elles par lever, malgré les convoitises
d'un chef du lobby porcin en quête de territoires où épandre son lisier,
la fuite en avant d'un système productiviste qu'on veut lui imposer,
les jalousies et les rancœurs familiales, les amours impossibles et
l'angoisse lancinante, pour une fille née de père inconnu, de découvrir
un jour qu'elle doit la vie à un être méprisable ?
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Hommage à la Bretagne rurale des parents et des aïeux de l'auteur, Que
ma terre demeure est aussi le plaidoyer sans concession qu'attendait une
région souillée par les excès de l'agriculture intensive.
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Mon avis :
J'ai adoré ce roman.
Tout d'abord parce qu'il touche mon côté nostalgique, réveillant un tas de souvenirs d'enfance. Par exemple, le menu du déjeuner du dimanche décrit dans le roman est le même que celui que nous servait ma grand-mère lors des réunions de famille lorsque j'étais petite fille. Et c'est la même chose chose pour tout un tas d'éléments du récit. De la même façon, les expressions en breton le texte dont est truffé (mais rien d'insurmontable pour un néophyte) me sont très familières, car même si je ne parle pas breton, je l'ai entendu parler par mes grands-mères, arrière grand-mère et, dans une moindre mesure, mes parents.
C'est donc un roman qui me touche en plein cœur, mais au-delà de l'agréable nostalgie que suscite cette histoire, Hervé Jaouen nous livre une profonde réflexion sur le monde agricole breton en mutation et sur la société de façon plus générale. L'auteur ne mentionne aucune date précise dans le roman et j'ai eu l'impression qu'il avait "condensé" les années pour mieux illustrer son propos. En effet, Hervé Jaouen dresse ici un sévère réquisitoire contre l'agriculture intensive qui défigure, détruit la Bretagne, ses paysages, sa faune, sa flore... Mais l'auteur s'en prend encore plus violemment aux lobbies, industriels et politiques qui "exploitent" les agriculteurs, les manipulant à coup de belles promesses, de législations, d'indemnisations, de subventions...
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Que ma terre demeure a été publié en 2001, mais le sujet est toujours d'actualité : mercredi dernier, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à surveiller depuis mon bureau les fumées des pneus incendiés à Brézillet par des agriculteurs en colère qui n'en peuvent plus de la "sur-administration", d'un travail qui leur permet à peine de subsister...
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