dimanche 30 août 2015

Toi et moi - Kristan HIGGINS

Pourquoi je le lis :


Parce que je suis victime d'un cas sévère d'addiction aux romans de Kristan Higgins. Et comme à chaque fois je passe un très bon moment avec ses livres, ce n'est pas prêt de s'arrêter...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Ça y est, Harper est décidée à se marier. Le temps passe et puis ça fait deux ans qu'elle sort avec Dennis, il faut bien finir par se caser. L'amour ? Non merci ! Elle a déjà donné. Et quand le divorce des autres est votre métier, on ne croit plus à ces sornettes. Il n'y a que sa sœur qui ose encore, malgré deux échecs manifestes. D'ailleurs Willa vient d'annoncer son... troisième mariage, Nick sera présent à la cérémonie, bien sûr. Nick, l'ex-mari de Harper. Enfin, la page est tournée, il n'y a donc aucun problème à le croiser le temps d'un week-end.

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Mon avis :


Je ne vais pas être originale, mais comme les autres romans de Kristan Higgins, j'ai adoré Toi et moi pour son subtil cocktail d'humour et de romance.

L'héroïne, Harper, m'a un peu agacée avec son cynisme et sa vision ultra-rationnelle de l'amour. Et bien qu'elle s'amende par la suite, je l'ai trouvée moins attachante que Poppy dans C'est toi que j'attendais ou Chastity dans Amis et rien de plus. De même, le héros ne m'a pas semblé si séduisant (la faute à son caractère plutôt intransigeant) au point que leur histoire était loin de me paraître évidente.

Malgré ce petit bémol sur les personnages, l'histoire qui nous embarque dans des situations tour à tour émouvantes ou hilarantes m'a beaucoup plu et j'ai passé un excellent moment avec ce roman très sympathique...


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vendredi 28 août 2015

Un jour après l'autre - Anita SHREVE

Pourquoi je le lis :


J'adore les romans d'Anita Shreve qui écrit aussi bien sur des sujets actuels (scandale vidéo dans un lycée dans Une scandaleuse affaire) que sur des thèmes liés à l'Histoire (la seconde guerre mondiale dans Un amour volé).

J'aime beaucoup son style, sa sensibilité, les situations très variées qu'elle décrit, ses personnages nuancés, etc.

J'ai déjà lu :
  • Une lumière sur la neige
  • Un amour volé
  • Un mariage en décembre
  • Un seul amour
  • La maison du bord de mer
Et je vous recommande surtout Une scandaleuse affaire et Le tumulte des vagues qui m'ont tout particulièrement touchée.

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En résumé (quatrième de couverture) :


Webster, jeune ambulancier secouriste, sauve chaque nuit des vies. C'est sa raison d'être. Un soir comme beaucoup d'autres, il est appelé sur les lieux d'un accident de voiture. La victime se prénomme Sheila : c'est le coup de foudre. Webster en est convaincu, cette beauté farouche de vingt-quatre ans, hantée par un passé difficile, a besoin de lui.

Mais peut-on protéger quelqu'un contre lui-même ? Après la lune de miel des premiers mois et la naissance de la petite Rowan, Sheila se renferme et se met à boire. Malgré tout l'amour dont l'entoure Webster, la situation dégénère, jusqu'au drame.

Quinze ans plus tard, Webster élève seul Rowan. Depuis quelque temps, il ne reconnaît plus sa fille dans cette adolescente irritable, qui joue avec le feu et se met délibérément en danger.

Mort d'inquiétude, prêt à tout pour empêcher que l'histoire se répète, Webster va être forcé de réveiller le passé pour venir en aide à sa fille.

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Mon avis :


J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous raconte une histoire de famille très émouvante, avec en toile de fond le quotidien des ambulanciers d'une petite ville américaine.

Le personnage de Webster est particulièrement touchant, perdu face au difficultés que rencontrent sa femme, puis sa fille des années plus tard. Partagé entre amour et volonté d'agir au plus juste, c'est un homme en proie aux doutes que nous suivons dans Un jour après l'autre.
 
Malgré quelques maladresses dans la traduction, le style est très agréable, très fluide et la lecture rapide.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman plein d'émotions.

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mercredi 26 août 2015

Le Peintre d'éventail - Hubert HADDAD

Pourquoi je le lis :


Il y a déjà un moment que j'ai très envie de lire ce roman, notamment à cause d'un article sur le blog Sur la route de Jostein...

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En résumé (quatrième de couverture) :


C'est au fin fond de la contrée d'Atôra, au nord-est de l'île de Honshu, que Matabei se retire pour échapper à la fureur du monde. Dans cet endroit perdu entre montagnes et Pacifique, se cache la paisible pension de dame Hison dont Matabei apprend peu à peu à connaître les habitués, tous personnages singuliers et fantasques. 
Attenant à l'auberge, se déploie un jardin hors du temps. Insensiblement, Matabei s'attache au vieux jardinier et découvre en lui un extraordinaire peintre d'éventail. Il devient le disciple dévoué de maître Osaki. 
Fabuleux labyrinthe aux perspectives trompeuses, le jardin de maître Osaki est aussi le cadre de déchirements et de passions, bien loin de la voie du zen - en attendant d'autres bouleversements... 
Avec le Peintre d'éventail, Hubert Haddad nous offre un roman d'initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce.

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Mon avis :


Objectivement, je me rends bien compte que c'est un bon livre et qu'il mérite les excellentes critiques qu'il a reçues, mais je ne me suis pas sentie touchée par l'histoire du Peintre d'éventail et je me suis même un peu ennuyée par moment.

Le texte d'Hubert Haddad, plein de poésie, est dense avec des descriptions fournies et originales des paysages aussi bien que des personnages, au point que je me suis presque perdue dans le récit par moment.

C'est vrai que je m'attendais à quelque chose de plus épuré, mais j'ai quand même bien aimé l'atmosphère qui règne dans la pension de Dame Hison où se passe presque toute l'histoire : c'est un lieu retiré où le temps semble aboli, comme une parenthèse à l'abri d'un quotidien trépidant.

Au final, je suis surtout déçue d'être déçue : j'étais tellement certaine que Le Peintre d'éventail me plairait...

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mardi 25 août 2015

Un été de canicule - Françoise BOURDIN

Pourquoi je le lis :


Un roman de Françoise Bourdin que je n'ai pas encore lus...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Un soleil éclatant, un mariage d'amour, un charmant troquet provençal : il ne manque que le chant des cigales pour parfaire le tableau. À Cucuron, c'est jour de fête : les Soubeyrand nagent dans le bonheur, Emma en tête, mère du marié et patronne incontestée du bien nommé Café des Tilleuls. On en oublierait presque les lettres infâmes, signées d'un mystérieux corbeau, qu'elle reçoit depuis le retour de son fils du Brésil.

Quelqu'un, au village, n'a vraisemblablement pas oublié la disparition de Laurent Labaume, survenue sept ans plus tôt. Quelqu'un, au village, sait pertinemment que les Soubeyrand, mère et fils, n'y sont pas étrangers. Et la justice, alertée, ne tarde pas à s'intéresser de près à la famille. Parmi les figuiers trop tranquilles et les champs de genêts, la vérité ne tardera pas à éclater, à l'image de cet été caniculaire : brûlante, dévastatrice...

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Mon avis :


Ce livre ne restera pas parmi mes favoris de Françoise Bourdin...

J'ai déjà été un peu déçue de découvrir en lisant les premières pages qu'Un été de canicule est la novélisation de la série du même titre. J'aurais préféré que ce soit l'inverse : les romans adaptés de films ou de séries télé sont souvent moins passionnants...

L'histoire n'est pourtant pas sans intérêt, mais j'ai trouvé qu'à vouloir trop en  raconter on ne faisait qu'effleurer rapidement les événements. De même, les personnages sont trop nombreux pour ne pas être traités trop superficiellement à mon goût. Cela s'explique sans doute par le fait que l'auteur a été obligée de condenser quatre épisodes d'une heure et demie en 330 pages...

Dans le style des "sagas de l'été" j'avais préféré, et de loin, Les vendanges de Juillet qui m'avait paru plus abouti.

Si cette lecture n'a pas été transcendante, elle m'a néanmoins permis d'atteindre un objectif : je crois que cette fois j'ai lus tous les romans de Françoise Bourdin...

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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme - Stefan ZWEIG

Pourquoi je le lis :


Ce court roman est l'occasion idéale pour réparer une lacune : je n'ai encore jamais lu de texte de Stefan Zweig...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...

Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimé chez la fugitive.

Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses incontestables réussites.

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Mon avis :


J'ai adoré ce court roman.
D'ailleurs, et c'est assez rare pour que je le souligne, pour une fois la brièveté du texte ne m'a pas gênée du tout. En effet, de sa plume magistrale, Stefan Zweig nous fait passer comme son héroïne par toutes les émotions dans ce récit vibrant de passion (la passion du jeux, la passion amoureuse...).

Le texte est tour à tour fiévreux, sensuel, désespéré et tellement vivant qu'on oublie qu'il s'agit de souvenirs vieux de vingt ans ; qu'on oublie que c'est un roman...
Un très bon moment de lecture qui m'a donné envie de découvrir très vite d'autres romans de Stefan Zweig...

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Et pour conclure, un passage que j'ai particulièrement aimé : les dernières lignes du roman...


Elle était debout en face de moi et elle me tendit la main, en manière d’adieu. Sans le vouloir, je regardai son visage, et il me parut singulièrement attendrissant, le visage de cette vieille dame qui était là devant moi, affable et en même temps légèrement gênée. Était-ce le reflet de la passion éteinte ? Était-ce la confusion, qui soudain colorait d’une rougeur inquiète et croissante ses joues jusqu’à la hauteur de ses cheveux blancs ? Toujours est-il qu’elle était là comme une jeune fille, pudiquement troublée par le souvenir et rendue honteuse par son propre aveu. Ému malgré moi, j’éprouvais un vif désir de lui témoigner par une parole ma déférence. Mais mon gosier se serra. Je m’inclinai profondément et baisai avec respect sa main fanée, qui tremblait un peu comme un feuillage d’automne.

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dimanche 23 août 2015

Les Lames du cardinal - tome 3 - Le Dragon des arcanes - Pierre PEVEL

Pourquoi je le lis :


Après Les Lames du cardinal et L'Alchimiste des ombres, je poursuis la lecture de la trilogie de Pierre Pevel. Passionnant !

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En résumé (quatrième de couverture) :


Un immense dragon noir menace Paris. C'est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l'ordre des Sœurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l'enquête d'Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile.
 
Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n'ont-elles pas été libérées ?

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Mon avis :


J'ai été un peu déçue par ce dernier tome...

Le dragon des Arcanes réunit pourtant les mêmes qualités que les deux précédents volumes : la plume très agréable de Pierre Pével, le contexte historique si bien restitué, le côté fantastique de plus en plus présent, une intrigue au rythme trépidant et pleine de suspense.


Même si la lecture a été plus qu'agréable, je termine cette trilogie avec l'impression de ne toujours pas connaître certains des personnages principaux. Trop de zones d'ombres persistent, et ce malgré un épilogue sensé apporter les ultimes réponses.

Je referme donc Le Dragon des Arcanes avec un léger regret...

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vendredi 21 août 2015

Amours - Léonor de RECONDO

Pourquoi je le lis :


J'ai découvert Léonor de Recondo il y a seulement quelques semaines avec Pietra Viva dont j'avais beaucoup aimé l'écriture très élégante...

J'espère passer un aussi bon moment avec Amours, d'autant plus que la quatrième de couverture me plaît beaucoup et que les avis des lecteurs sont plutôt unanimes...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d'une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s'épanouir le sentiment amoureux le plus pur - et le plus inattendu. 
Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l'héritier Boisvaillant tant espéré. 
 
Comme elle l'a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s'apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n'a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches. 
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l'enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s'éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles... 
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d'un sentiment qui balayera tout.

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Mon avis :


J'avais beaucoup aimé Pietra Viva, mais j'ai encore préféré Amours, sans doute parce que l'histoire m'a davantage touchée.

Il s'agit d'une histoire d'amour et de maternité très émouvante et magnifiquement servie par l'écriture épurée et élégante de Léonor de Recondo qui laisse si bien transparaître les émotions.

Tout au long du roman, il y a comme un voile de mélancolie qui plane sur le récit laissant entrevoir que le bonheur des deux femmes, aussi intense et inattendu qu'il soit, ne peut durer. La tension créée par Et cette certitude que la fatalité frappera crée une tension qui m'a empêchée de refermer le livre avant la dernière page.

Un très beau texte...

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mercredi 19 août 2015

Les Lames du cardinal - tome 2 - L'Alchimiste des ombres - Pierre PEVEL

Pourquoi je le lis :


C'est la suite des Lames du cardinal que j'ai lu il y a quelques jours et que j'ai beaucoup aimé.

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En résumé (quatrième de couverture) :


Paris, 1633. Les dragons menacent le royaume. Surgis de la nuit des temps, ils sont avides de pouvoir et décidés à restaurer leur règne absolu. Usant de sorcellerie, ils ont pris apparence humaine et créé une puissante société secrète, la Griffe noire, qui conspire déjà dans les plus grandes cours royales d'Europe. 
 
Pour déjouer leurs sinistres complots, Richelieu a reformé son unité d'élite, une compagnie clandestine d'aventuriers et de duellistes rivalisant de courage, d'élégance et d'astuce. Six hommes et une femme aux talents exceptionnels, prêts à braver tous les dangers et à risquer leur vie pour la Couronne : les Lames du Cardinal. 

 
Mais alors qu'ils ont rendez-vous, par une nuit d'orage, avec une espionne italienne aussi belle que dangereuse qui prétend détenir les clés d'un complot à venir, ils sont loin d'imaginer l'ampleur de la tragédie qui va s'abattre sur la France et les obliger à affronter leur plus terrible adversaire : I'Alchimiste des ombres...

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Mon avis :



Comme je le pressentais, j'ai préféré L'Alchimiste des ombres au premier tome, Lames du cardinal, qui faisait un peu office de scène d'exposition pour reprendre le vocabulaire du théâtre.

Cette fois on est très vite plongé dans les intrigues et le rythme va en s'accélérant tandis que l'auteur mêle toujours aussi habilement Histoire et fiction dans un récit riche en action et en suspense qui nous tient en haleine jusqu'aux dernières pages.

L'aspect fantastique, qui était très discrètement présent dans le premier tome, occupe ici une place plus importante sans que l'existence de la magie ou de dragons ne paraissent incongrus dans le Paris de Lousi XIII et de Richelieu si bien reconstitué.

D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé la plume de Pierre Pével, très agréable à lire et légèrement archaïsante grâce à quelques expressions et tournures de phrases qui nous plongent dans le XVIIème siècle.

Les zones d'ombre, encore nombreuses, et un tome qui se termine alors que le suspense est à son paroxysme laissent présager un troisième et dernier tome au moins aussi passionnant...

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mardi 18 août 2015

Le rouge et le noir - STENDHAL

Pourquoi je le lis :


Je profite de l'été pour relire un classique que j'avais étudié au lycée.

Même si c'était une lecture imposée pour la préparation du bac de français et, malgré la façon dont le prof nous a fait disséquer le texte, j'avais bien aimé ce roman...

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En résumé (quatrième de couverture) :


En 1827, dans une église, un jeune homme tire à bout portant sur la femme qu'il aime, dont il a élevé les enfants. Stendhal veut passionner ses lecteurs, il s'inspire d'un fait divers.
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Son héros, Julien Sorel, est aussi un fils d'artisan renié par sa famille parce qu'il lit. Toute sa vie, il se sentira exclu. Séminariste vêtu de noir, il rêve de pourpre et de gloire napoléonienne. Précepteur fier de son savoir, il n'est que domestique, un pauvre dans un monde de riches. Aimé à la folie par Mme de Rénal et par Mathilde de La Mole, il oublie de laisser parler son cœur ; tenir leur main ne lui sera pas une joie mais un devoir à accomplir.
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Ce roman psychologique, le plus grand du XIXe siècle, fut mal accueilli. Quelle satire, en effet, par petites phrases cruelles, du mariage de convenance, de la bourgeoisie provinciale, de l'aristocratie parisienne ! Quelle révolte contre une église de caste, quel mépris pour la politique sans idéal de la Restauration !

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Mon avis :


Evidemment, c'est très bien écrit et finement analysé, mais j'ai eu du mal à me passionner pour l'histoire de ce jeune homme à l'esprit tortueux, tiraillé entre ambition et valeurs personnelles, amour, probité, idéaux politiques...

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dimanche 16 août 2015

Accabadora - Michela MURGIA

Pourquoi je le lis :


C'est d'abord le titre qui sonne un peu comme une formule magique (Abracadabra !) qui a attiré mon attention sur ce livre. La quatrième de couverture et l'illustration de la couverture qui transpire le mystère ont fini de me convaincre...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Dans un petit village sarde des années cinquante, la vieille couturière, Tzia Bonaria, décide d'accueillir chez elle Maria, quatrième fille d’une veuve d’humbles origines.
 
Ce sera sa "fille d’âme", à laquelle elle va apprendre son métier, offrir un avenir, tout en l’obligeant à s’appliquer à l’école, ce qui n'est guère courant pour une fille à l'époque. Maria grandit donc entourée de soins et de tendresse; mais certains aspects de la vie de la couturière la troublent, en particulier ses mystérieuses absences nocturnes. 

En réalité, Maria est la seule du village à ignorer la fonction de Tzia Bonaria, qui consiste à abréger la vie des mourants. La découverte de ce secret ne sera pas sans conséquence et il faudra bien des années pour que la fille d'âme arrive enfin à pardonner à sa mère adoptive.
 
Dans une langue à la fois poétique et essentielle, Michela Murgia décrit merveilleusement les plis et replis les plus intimes du rapport très singulier qui unit la vieille Tzia Bonaria et la jeune Maria, dans une Sardaigne archaïque, aux us et coutumes fascinants.

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Mon avis :


Accabadora évoque dans un style épuré et avec beaucoup de pudeur des sujets sensibles comme l'adoption ou l'euthanasie. Michela Murgia n'émet pas de jugement mais elle nous propose des visions opposées à chaque fois : la mère naturelle et la mère adoptive de Maria qui envisagent très différemment leur rôle de mère ; Maria qui rejette la tradition d'Accabadora (une forme d'euthanasie) perpétuée par Tzia Bonaria.

J'ai bien aimé aussi la peinture que l'auteur nous propose d'un petit village de Sardaigne : les traditions encore très présentes, comme l'accobadora ou les pleureuses aux veillées funèbres, cèdent peu à peu la place à plus de "modernisme".

Le roman m'a plu, mais le style épuré et la façon dont quinze ou vingt années sont condensées en seulement 212 pages confèrent une certaine distance ou froideur au texte, ce qui fait que j'ai eu du mal à me sentir vraiment concernée par moment.

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samedi 15 août 2015

Les Lames du cardinal - Pierre PEVEL

Pourquoi je le lis :


C'est un article sur le blog Une tasse de culture qui a attiré mon attention sur ce roman qui mêle Histoire et fantasy...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Paris, an de grâce 1633. Louis XIII règne sur la France et Richelieu la gouverne. Le Cardinal, l'une des personnalités les plus puissantes et les plus menacées de son temps, doit sans cesse se garder des ennemis de la Couronne. L'espionnage, l'assassinat, la guerre, tout est bon pour parvenir à leurs fins... et même la sorcellerie, qui est l’œuvre des plus fourbes adversaires du royaume : les dragons !
 
Ces redoutables créatures surgies de la nuit des temps se dissimulent parmi les humains, ourdissant de sombres complots pour la reconquête du pouvoir. Déjà la cour d'Espagne est tombée entre leurs griffes... Alors, en cette nuit de printemps, Richelieu décide de jouer sa carte maîtresse. Il reçoit en secret un bretteur exceptionnel, un officier dévoué que la trahison et le déshonneur n'ont pourtant pas épargné : le capitaine La Fargue. Car l'heure est venue de reformer l'élite secrète qu'il commandait jadis, une compagnie d'aventuriers et de combattants hors du commun, rivalisant d'élégance, de courage et d'astuce, ne redoutant nul danger. Les Lames du Cardinal !

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Mon avis :


Ce roman m'a très vite rappelé Les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas : nous nous retrouvons dans un roman de cape et d'épée qui se déroule dans le même contexte historique, le Paris du XVIIème siècle avec une France gouvernée par le tout-puissant et comploteur Richelieu.

L'avantage c'est qu'on prend tout de suite nos repères dans cet univers familier même s'il est émaillé de détails moins habituels tels que les dragons.

Et ce contexte familier, c'est vraiment un avantage parce que l'intrigue est complexe, riche en rebondissements, et les personnages sont nombreux et fouillés. Pierre Pevel prend d'ailleurs le temps de les introduire à petites touches, sans tout dévoiler de leur passé ou de leur personnalité. Cela ralentit un peu le rythme au début du roman mais cela laisse aussi entrevoir bien des possibilités pour la suite des événements.

Si ce premier tome m'a plu sans m'enthousiasmer complètement, il m'a cependant mise en appétit pour la suite de la trilogie puisque le dénouement ménage habilement le suspense...

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mercredi 12 août 2015

Mariage à l'indienne - Kavita DASWANI

Pourquoi je le lis :


J'ai lu Mariage à l'indienne il y a une dizaine d'années. J'avais beaucoup aimé cette histoire à la fois tendre et drôle, mais j'avoue n'en garder que des souvenirs un peu flou, d'où cette relecture...

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En résumé (quatrième de couverture) :


"À deux jours de son dixième anniversaire, ma grand-mère était déjà mariée. Ma mère, elle, avait trouvé un mari à vingt ans. J'en avais conclu que si l'on gagnait ainsi dix ans à chaque génération pour arriver à l'âge idéal du mariage, à trente ans au plus tard j'aurais dû trouver un conjoint. Mais, à trente ans, j'étais à mille lieues de convoler, d'où la consternation de chacun au mariage de ma cousine Nina."

Née à Bombay, devenue journaliste de mode à New York, Anju est écartelée entre son envie de vivre à l'américaine, célibataire et libre, et son désir de rester fidèle à ses racines indiennes et de ne pas décevoir sa nombreuse famille. Le mariage est en effet ce qu'il y a de plus important dans la vie d'une femme indienne, et les mariages arrangés sont encore courants."Je ne travaille pas à faire ton bonheur, mais à te marier", dit la mère d'Anju.
 
Mariage à l'indienne est le récit plein d'humour des pérégrinations amoureuses d'Anju, de sa sélection rigoureuse des candidats, de ses rencontres avec les familles, et des choix qu'elle doit accomplir pour rester fidèle à elle-même et satisfaire sa famille et les traditions. Si la recherche de l'amour peut emprunter des voies différentes, le chagrin et le rire sont universels.

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Mon avis :


J'ai bien aimé ce roman dépaysant au ton moins léger qu'il n'y paraît. Même si le sujet central du roman est la quête du mari idéal, Mariage à l'indienne n'est pas une comédie romantique à proprement parler. Le texte, s'il ne manque pas d'humour et d'auto-dérision, est assombri par la pression terrible qu'on exerce de toute part sur la jeune femme.

On a l'impression que le mariage des filles est la seule préoccupation de tout un pan de la société indienne, depuis la recherche du fiancé idéal jusqu'aux cérémonies fastueuses, en passant par l'éducation des filles dès leur plus jeune âge et tous les horoscopes, pèlerinages et autres rituels qui existent pour favoriser le destin.

Tout au long de ma lecture, j'ai été partagée entre amusement et effarement en découvrant ces coutumes si loin de nos usages, tout comme la jeune Anjun est partagée entre son désir d'indépendance et le poids des traditions avec lesquelles elle a grandi et qui font partie intégrante de sa personnalité.

A noter la mère d'Anju qui m'a beaucoup rappelée Mrs Bennet dans Orgueil et Préjugés, avec son rôle de mère obnubilée par le mariage de ses enfants au point de paraître complètement déraisonnable...

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lundi 10 août 2015

Mentir n'est pas trahir - Angela HUTH

Pourquoi je le lis :


Angela Huth fait partie des auteurs que j'aime bien et que je lis régulièrement. J'apprécie tout particulièrement ses personnages aux caractères piquants, son ton doucement ironique et l'atmosphère "so british"...

Jusqu' à présent j'ai lu :

Et Quand rentrent les marins patiente dans ma pal...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Gladwyn Purser a tout pour être heureux. La plus belle épouse, le fils le plus facile, la plus jolie maison dans la plus paisible banlieue de Londres. Les douces séductions du train-train quotidien. Mais on mesure son bonheur une fois qu’on l’a perdu. Un jour qu’il rend visite à sa mère dans les Downs, Gladwyn porte secours à une jeune femme victime d’une chute de bicyclette. En la conduisant à l’hôpital, il ment impulsivement sur sa situation, et se voit bientôt faire ce qu’il croyait réservé aux autres : jongler avec deux téléphones, échafauder des scénarios rocambolesques, multiplier les voyages d'affaires... Est-on goujat lorsqu’on aime sincèrement deux femmes à la fois? A-t-on alors le droit d'éprouver de la jalousie à l’égard de sa femme? De faire miroiter à sa maîtresse de faux espoirs? Chef d’orchestre, la vie se charge de résoudre les dilemmes : un voisin inquiétant, un cottage isolé, une situation incontrôlable et le triangle amoureux passe du vaudeville au roman noir.

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Mon avis :


La plume d'Angéla Huth est toujours aussi agréable et elle nous propose une peinture sans complaisance d'une certaine petite bourgeoisie de la banlieue londonienne. J'ai cependant trouvé le texte trop froid et distancié (alors qu'il s'agit d'une histoire d'amours...) pour qu'il me plaise vraiment.

Le dénouement m'a aussi paru trop rapide, alors que l'auteur avait pris tout son temps pour bien installer les trois personnages dans une situation d'adultère a priori inextricable. Elle a d'ailleurs si bien pris son temps que je me suis parfois un peu ennuyée...

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vendredi 7 août 2015

Colocation détonante - Fah NIE

Pourquoi je le lis :


J'avais envie d'un moment de détente...

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En résumé (quatrième de couverture) :


De retour à Nantes après trois ans d’absence, le plan était simple : rattraper le temps perdu avec mes proches surtout mon frère jumeau, monter ma propre affaire dans ma ville chérie peut- être même avoir une histoire ou deux sans prise de tête. J’aurais dû me douter qu’avec ma poisse légendaire, tout ne se passerait pas comme prévu…
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Je me retrouve donc contrainte de vivre avec le collègue et ami de mon frère : Maël, sapeur-pompier, 1m90 de prétention, des conquêtes à gogo et surtout un air de Monsieur-je-sais-tout horripilant.
Tout ou presque semble nous opposer, seulement voilà : il m’attire autant qu’il m’énerve et la tension qui règne entre nous ne cesse de grimper. Vais-je réussir à sortir indemne de cette colocation ?

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Mon avis :


Grosse déception !

En choisissant ce roman, je n'espérais pas lire un chef d'œuvre de la littérature romantique, mais je m'attendais quand même à une romance sympathique et amusante. J'étais d'autant plus intéressée que pour une fois l'histoire ne se passait ni aux Etats-Unis, ni en Grande-Bretagne, ni à Paris ; un peu comme Un voisin si craquant que j'avais bien aimé il  y a quelques semaines.

Mais tout ce que m'a inspiré Colocation détonante, c'est une longue liste de reproches...

Pour commencer, les personnages n'attirent pas la sympathie, pour ne pas dire qu'ils sont carrément irritants : l'héroïne, Ivy, a tout d'une adolescente attardée, alors que Maël, le héros, est suffisant et machos. En plus, j'ai eu l'impression de retrouver souvent des situations déjà vues, que ce soit dans des romans ou au cinéma : la séance de chatouilles qui amène à un troublant rapprochement, l'ex qu'on croise dans la rue avec sa nouvelle épouse enceinte jusqu'aux yeux, etc.

J'ai aussi été gênée par l'état d'esprit général : les fêtes où on finit systématiquement ivre à ne plus tenir debout ni se souvenir de rien le lendemain, le premier réflexe du frère et du petit-ami qui est de se jeter sur l'agresseur plutôt que de porter secours à la victime alors qu'ils sont pourtant pompiers tous les deux...



D'un point de vue plus personnel, l'auteur a choisi des "références culturelles" qui me hérissent (50 Nuances de Grey, Touche pas à mon poste, Las Ketchup,...). On ne peut pas tous avoir les mêmes goûts, mais ces références sont tellement présentes (Ivy ne peut pas écouter un morceau de musique ou regarder une émission sans qu'on ne nous en donne le titre et un commentaire appréciateur) que c'en devient vite horripilant...

Parmi les choses moins pardonnables : le style (extrêmement familier, parfois vulgaire, même en dehors des dialogues) et l'orthographe y compris la conjugaison, la grammaire et la ponctuation. Au point qu'on se demande si quelqu'un (l'auteur elle-même, une amie, un éditeur, n'importe qui) a relu le texte avant qu'il ne soit publié. "Oh fait", vous connaissez l'expression "retomber comme un soufflet" ?

Je sais, j'aurais dû refermer le livre pour ne pas perdre plus de temps, mais au début j'espérais que les choses s'amélioreraient au fil des pages et ensuite j'ai eu envie de voir jusqu'où tout cela irait... Et c'est vrai que le ton change radicalement dans la dernière partie du roman : l'atmosphère soudain dramatique ramène les personnages vers un registre beaucoup plus sérieux, qui ne correspond pas du tout à l'image qu'on en avait jusque là et qui est donc difficile à accepter.

Au final, c'est le genre de lectures qui me fait penser que les romans Harlequin que je descends en flèche régulièrement ne sont peut-être pas si mauvais après tout (au moins l'orthographe est correcte).

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mercredi 5 août 2015

Doña Isabel, La véritable et très mystérieuse histoire d'une voyageuse perdue dans la forêt des Amazones - Christel MOUCHARD

Pourquoi je le lis :


Le titre d'abord, puis la quatrième de couverture m'ont intriguée...

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En résumé (quatrième de couverture) :


Pérou, octobre 1769.

Une noble Créole quitte son hacienda avec trente et un porteurs et s'enfonce dans la forêt d'Amazonie pour rejoindre en Guyane son mari, le Français Jean Godin des Odonais, qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans. Mais son expédition se perd, disparaît... Les semaines passent. De la cordillère à la côte, on tient les voyageurs pour morts, noyés par les crues, rongés par les fièvres, massacrés par les sauvages ou mangés par les fauves. Quand soudain, dans les méandres de la rivière Bobonaza, près de la mission d'Andoas, une femme sort de la forêt, seule... Doria Isabel. Comment a-elle pu survivre ? Pour Jean, seuls l'amour et l'espoir de le revoir ont permis à sa belle épouse de triompher de l'horreur.
 
Très loin de là, dans un salon parisien, un savant réputé, homme des Lumières et grand voyageur, Charles de La Condamine, entend parler de cette émouvante aventure. Il n'est pas dupe car il a bien connu Isabel et Jean... Pour découvrir ce qui se cache sous les apparences, il va entreprendre un dernier voyage, une dernière enquête.

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Mon avis :



Dès les premières pages, je me suis rendue compte que ce roman historique se basait sur des faits avérés : l'expédition de La Condamine entre 1735 et 1745 et le périple d'Isabel Godin des Odonais, en 1769. Christel Mouchard s'est appuyée sur les archives d'époques pour nous offrir un texte à la fois érudit et très vivant (la dernière partie du livre est d'ailleurs consacrée aux références, chapitre par chapitre, ce qui permet que la lecture reste fluide).

Ce sont les quelques blancs qui demeurent dans l'histoire incroyable de cette femme perdue seule dans la forêt amazonienne qui permettent à l'auteur de bâtir une intrigue tout à fait originale qui fait basculer le roman historique vers le roman policier tandis que l'atmosphère vire à la suspicion et que le narrateur chez coûte que coûte à découvrir la vérité.

Le récit (fait par un narrateur âgé, sourd et malvoyant) qui mêle passé et présent, souvenirs et fantasmes, demi-vérités et mensonges garde le lecteur dans le flou jusqu'au bout : Christel Mouchard ne donne pas la solution à l'énigme, mais elle propose quelques hypothèses, plus ou moins probables, plus ou moins réalistes, qui n’ôtent riens au mystère qui entoure la disparition de Doña Isabel dans la forêt amazonienne.

Le personnage de Doña Isabel est d'ailleurs particulièrement mystérieux. On ne parle que d'elle et de son incroyable aventure, on la sait présente dans la maison, mais alors qu'elle détient toutes les réponses, elle reste étrangement absente tel un fantôme qui hanterait le récit...

Malgré toutes ces qualités indéniables, je n'ai pas vraiment aimé le roman, tout simplement parce que l'histoire n'est pas à mon goût. J'aurais préféré des réponses plus définitives, même si imaginées par l'auteur, car après tout, il s'agit d'un roman...

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dimanche 2 août 2015

La jeune fille à la perle - Tracy CHEVALIER

Pourquoi je le lis :


C'est une relecture.

J'ai lu La jeune fille à la perle en version originale pour la première fois en 2007 et il y a déjà un moment que j'avais envie de le relire. En effet, j'avais beaucoup aimé l'histoire qui mêle Histoire et fiction et plus particulièrement le personnage très émouvant de Griet

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En résumé (quatrième de couverture) :


La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La ville est aussi prospère que rigide. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune étant très jalouse de ses prérogatives. 
  
Au fil du temps, la douceur de la jeune fille, sa vivacité, sa sensibilité émeuvent le maître. Il l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, la tension et la suspicion règnent dans la maisonnée, le scandale se propage dans la ville. 
 
Tracy Chevalier s'est inspirée d'un des plus célèbres et mystérieux tableaux de Vermeer, La Jeune Fille à la perle, pour écrire ce roman envoûtant sur la corruption de l'innocence. C'est l'histoire d'un cœur simple sacrifié au bûcher du génie.

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Mon avis :


Comme lors de ma première lecture, j'ai beaucoup aimé La jeune fille à la perle
Dans un style très vivant, riches en détails, Tracy Chevalier nous entraîne à la suite de Griet dans le Delft des années 1660 et nous fait découvrir la ville à travers le quotidien de ses habitants (faïenciers, bouchers, domestiques, apprentis, etc). Mais l'auteur nous offre surtout l'opportunité d'entrer dans l'intimité du peintre Vermeer et de suivre tout le processus créatif de l'artiste, depuis la fabrication des couleurs jusqu'aux dernières touches de pinceaux, en passant par les exigences des mécènes ou la composition minutieuse des tableaux. Même si c'est une reconstitution, c'est passionnant à découvrir...

La jeune fille à la perle, c'est aussi le portrait tout en subtilités d'une jeune fille à un moment charnière de son existence. Pauvreté, deuil, solitude, hostilité et premiers émois amoureux ponctuent ces quelques mois en tant que domestique comme autant d'épreuves marquant le passage à l'âge adulte. Tout cela est raconté avec beaucoup de délicatesse : les émotions sont à peine esquissées et la relation entre Griet et Vermeer repose presque entièrement sur des non-dits, ce qui n'empêche pas la tension de monter imperceptiblement au fil des pages alors qu'on se rend compte que la déception est inéluctable.

Un très agréable moment de lecture...

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