Pourquoi je le lis :
Il y a quatre ou cinq ans j'ai découvert Marie Sizun avec La plage, un roman qui m'avait énormément plu tant pour l'écriture de l'auteur que pour son héroïne émouvante.
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En résumé (quatrième de couverture) :
Quel rôle joue exactement Livia, la gouvernante suédoise engagée par Léonard Sézeneau, négociant français établi à Stockholm en cette fin du XIXe siècle, pour seconder sa jeune femme, Hulda, dans l’éducation de leurs quatre enfants ? Quel secret lie l’étrange jeune fille à cette famille qu’elle suivra dans son repli en France, à Meudon, dans cette maison si peu confortable et si loin de la lumière et de l’aisance de Stockholm ? Il semble que cette Livia soit bien plus qu’une domestique, les enfants l’adorent, trouvant auprès d’elle une stabilité qui manque à leur mère, le maître de maison dissimule autant qu’il peut leur complicité, et Hulda, l’épouse aimante, en fait peu à peu une amie, sa seule confidente. Rien ne permet de qualifier le singulier trio qui se forme alors. Que sait Hulda des relations établies entre son mari et la gouvernante ? Ferme-t-elle les yeux pour ne pas voir, ou accepte-t-elle l’étrange dépendance dans laquelle elle semble être tombée vis à vis de Livia ?
Dans ce récit maîtrisé et romanesque, Marie Sizun brosse le portrait tout en nuances de ses ancêtres franco-suédois, s’approchant au plus près du mystère qui les entoure. C’est bien une histoire d’amour et de mort qui va suivre la réussite fulgurante d’une famille, la sienne, trois générations plus tôt. Renouant les fils rompus, interrogeant sans cesse un passé occulté, redonnant vie aux disparus par son talent de romancière, Marie Sizun éclaire avec tendresse et pudeur les secrets de ces étonnants personnages.
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Mon avis :
De sa plume précise et élégante, Marie Sizun nous plonge dans une atmosphère étrange, nous enfermant avec Livia et Hulda dans cette maison qui semble vouée au malheur. L'auteur laisse de nombreuses zones d'ombres dans son récit en se focalisant entièrement sur les deux femmes au cœur du secret de famille ; deux femmes liées par une relation ambiguë, obligée de cohabiter et de partager le même homme, mais également attachées l'une à l'autre par une amitié qui s'installe, bon gré, mal gré, au fil des années.
Marie Sizun dresse des portraits tout en nuances des deux femmes, mais c'est le personnage de Léonard qui m'a le plus surprise : loin du séducteur qu'on aurait pu imaginer, il apparaît comme un homme froid, difficile à cerner. Je l'ai trouvé très vite détestable.
La gouvernante suédoise a été une belle lecture, malgré l'atmosphère sombre et la distance qui persiste entre le lecteur et les personnages...
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