mercredi 14 mai 2014

Les caprices de Miss Mary - Colleen MCCULLOUGH

Pourquoi je le lis :


Il y a peu, j'ai appris que ce roman était une suite du roman de Jane Austen, Orgueil et Préjugés. Et comme j'ai bien aimé les romans de Colleen McCullough que j'ai lus jusque là, je n'ai pas résisté quand j'ai vu Les caprices de Miss Mary dans les rayons de la bibliothèque.

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En résumé (quatrième de couverture) :


Au décès de sa mère, Mary, la troisième des cinq sœurs Bennet, découvre la liberté. À trente-sept ans, elle qui n'a vécu que pour les autres est bien décidée à ne plus accepter d'entrave à la réalisation de ses rêves.Et surtout pas le triste chaperon que ses beaux-frères souhaitent lui imposer.

Sa décision est prise : comme le journaliste dont elle dévore les articles incendiaires, elle enquêtera sur les conditions de vie misérables des ouvriers du Nord.

Alors que sa famille craint qu'elle y perde sa réputation, Mary se lance avec fougue dans l'aventure. Mais son enthousiasme se heurte à la réalité de l'Angleterre en ce début de XIXe siècle...

Vingt ans après la fin d'Orgueil et Préjugés, ce roman - une suite du chef-d’œuvre de Jane Austen - brosse le portrait d'une femme à l'esprit libre, féministe avant l'heure, qui n'hésite pas à braver les interdits pour faire triompher ses convictions.

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Mon avis :


J'ai été très déçue par ce roman qui me semblait pourtant avoir un gros potentiel. J'aime bien ce qu'écrit Colleen McCullough habituellement. La quatrième de couverture m'avait laissé penser qu'en choisissant comme héroïne un des personnages secondaires les plus en retrait du roman de Jane Austen et en situant l'action une vingtaine d'années après Orgueil et préjugés, Colleen McCullough nous livrerait une histoire tout à fait "autonome", le récit de l'émancipation d'une femme dans l'Angleterre du XIXe siècle, laissant Elizabeth, Jane, Darcy et Pemberley en arrière plan.

Pour commencer, j'ai été gênée par l'emploi abusif du passé simple dans les dialogues (volonté d'approcher au maximum du style de Jane Austen ou excès de zèle du traducteur ?). Cela donne des conversations d'un style ampoulé, indigeste alors que le reste du roman est rédigé d'une plume très agréable.

Non, le vrai problème, c'est le sort réservé aux personnages au point même d'aller à l'encontre du message que Jane Austen souhaitait faire passer dans son roman. Je me suis hérissée en découvrant ce qu'étaient devenus les principaux personnages d'un de mes livres préférés...

Darcy, qui regrette amèrement d'avoir épousé Elizabeth et le lui jette sans pitié à la figure, est devenu pingre et despotique, dissimulant le souvenir d'un père qui jouait les malfaiteurs et les proxénètes à ses heures perdues (et oui, il faut bien s'occuper lorsqu'on est riche et qu'on s'ennuie...).

Elizabeth a perdu sa vivacité d'esprit, se contentant de lancer des piques cruelles à son époux pour le tirer de son indifférence. Pour le reste, elle est devenue aussi effacée que Jane. Celle-ci est décrite comme une poule pondeuse, constamment en larmes et perdue sans son époux en voyage alors que Caroline Bingley apparaît comme une vieille fille à la langue de vipère (ça, c'était déjà dans Orgueil et préjugés) qui semble finalement trouvé un certain épanouissement en devenant une sorte de gouvernante pour les nombreux enfants de Jane.

Quant à Mary, l'héroïne du roman, elle s'est tellement améliorée qu'on ne la reconnaît plus. Oubliés le physique ingrat, les idées toutes faites, etc ; à la place on découvre une femme particulièrement séduisante et brillante qui sait s'imposer. La métamorphose est telle que je n'ai pas réussi à faire la connexion avec la Mary d'Austen.

Ajouter à cela toute une série de péripéties plus invraisemblables les unes que les autres : un enlèvement par un bandit de grand chemin dans la forêt de Sherwood, des semaines de séquestration dans une grotte par une secte vénérant l'obscurité, le meurtre d'une des sœurs Bennet par le demi-frère de Darcy, etc.

La situation tend à s'arranger à la fin pour tous les personnages, y compris pour Darcy et Elizabeth qui se réconcilient, mais comment prendre tout cela au sérieux après la quantité d'invraisemblances qui a précédé...

Je fondais pourtant beaucoup d'espoirs sur cette lecture, mais j'ai dû manquer quelque chose (à commencer par de l'indulgence) car les avis sont plutôt favorables sur la blogosphère...

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