Pourquoi je le lis :
C'est un cadeau d'anniversaire qui date déjà de quelques années. Un cadeau tellement bien trouvé que j'en avais déjà un exemplaire d'une autre édition dans ma bibliothèque. Mais c'est l'intention qui compte...
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En résumé (quatrième de couverture) :
Ceux de Ker-Askol raconte le destin tragique d’une jeune Bretonne, Maï-Yann, au début du XXe siècle. Encore enfant, elle a été séparée de sa sœur Jabel et conduite dans un couvent de Haute-Savoie. À l’âge du noviciat, un homme abuse de sa naïveté. Pour étouffer le scandale, les religieuses la renvoient en Bretagne, dans un hameau perdu, et scellent sa vie à celle d’un vieux garçon, mi-paysan mi-bedeau, autre âme en peine qui n’est pas le mari que Maï-Yann espérait.
Dans les terres isolées de Ker-Askol, marquées par les saisons et le travail de la terre, le petit Martial va grandir "comme une bête sauvage, dans l’innocence de ses origines et dans l’ignorance de la folie de sa mère…".
Hervé Jaouen dépeint un monde en vase clos, où la religion exerce son emprise sur les esprits simples. Il ressuscite le passé, pas si lointain, d’un couple frappé de malédiction, dans une Bretagne impressionnante de réalisme. Un grand roman, sombre et digne, servi par une admirable écriture.
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Mon avis :
Ceux de Ker-Askol m'a beaucoup plu malgré le côté un peu sombre de l'histoire de Maï-Yann.
Maï-Yann, le personnage principal, c'est la sœur de Jabel, l'héroïne des Filles de Roz-Kelenn, que j'ai lu il y a bientôt dix ans et que j'avais beaucoup aimé (c'est bien pour cela que j'ai acheté Ceux de Ker-Askol, même s'il est resté un certain temps dans ma pal). Comme dans Les filles de Roz-Kelenn, on suit le destin d'une jeune orpheline et de sa descendance dans la Bretagne du début du vingtième siècle, mais cette fois la jeune fille n'a aucune prise (ou si peu) sur ce qui lui arrive. Prise en charge par des religieuses alors qu'elle est encore enfant, celles-ci lui choisissent un mari quand Maï-Yann se retrouve enceinte, scellant son destin et celui de son fils à naître.
Dans Ceux de Ker-Askol, on est loin du folklore et du passé idéalisé qui servent trop souvent de toile de fond aux "romans du terroir" : d'une plume sans compromis émaillée d'expressions bretonnes, Hervé Jaouen nous dépeint une vie rurale âpre, faite de bons et de mauvais moments, dans un petit village reculé du Finistère. Cela donne une lecture très prenante que j'ai beaucoup aimée.
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