Pourquoi je le lis :
C'est la quatrième de couverture empreinte de mystère qui m'a donné envie de lire ce roman
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En résumé (quatrième de couverture) :
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère – revenu de la Première Guerre mondiale amputé d'une main –, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d'un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n'y pousse et les malheurs s'y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu'une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d'une flûte en argent. L'action va inexorablement glisser de l'émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l'ignorance et à la peur d'une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.
La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l'intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle.
Après Le Monde à l'endroit (Seuil, 2012), Une terre d'ombre prolonge une réflexion engagée par l'auteur sur la folie guerrière des hommes, tout en développant pour la première fois dans son œuvre romanesque une histoire d'amour tragique qui donne à ce récit poignant sa dimension universelle.
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Mon avis :
J'ai bien aimé ce roman malgré son atmosphère un peu sombre et son dénouement dramatique.
D'une plume fluide et sans (trop) longues descriptions, Ron Rash plante le décor en nous dépeignant une nature belle et dangereuse qui tient un rôle au moins aussi important que celui des personnages qui évoluent dans ces immensités.
On sent d'ailleurs très vite que ceux-ci sont condamnés par avance : une fin heureuse semble si peu envisageable (même lorsque le frère et la sœur retrouvent espoir d'un avenir meilleur) qu'une sorte de chape de plomb pèse sur tout le roman, à l'image de cette ombre qui règne en permanence dans le vallon où vivent les Shelton.
A remarquer aussi l'inversion des rôles opérée par l'auteur : l'ennemi allemand apparaît ici comme une victime innocente et le soldat américain devient le méchant de l'histoire, lâche et injuste, à l'opposé se l'image héroïque qu'il souhaite donner.
J'ai donc beaucoup aimé cette lecture aussi belle et âpre que les paysages qui lui servent de cadre...
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