Pourquoi je le lis :
Janine Boissard fait partie des auteurs que j'aime suivre. Je suis loin d'avoir lu tous ses romans, mais j'ai déjà à mon actif :
- Laisse-moi te dire
- Histoire d'amour
- La chaloupe (2 tomes)
- Belle Grand-Mère
- Une vie en plus
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En résumé (quatrième de couverture) :
Papa est mort hier dans le château portant son nom, Fortjoie. Et maintenant, c'est à nous, mes sœurs et moi, de tout faire pour respecter son dernier vœu : conserver le domaine et, surtout, continuer à y accueillir des jeunes peintres. Pas facile avec des comptes en banque vides et un château qui tombe en ruine.
Heureusement, on peut compter sur nos artistes pour nous aider en mettant leur talent à la disposition des belles et riches dames de Poitiers.
Mais, dans le secret des ateliers, des intrigues se nouent... Scandale, vengeance : cette fois, est-ce la mort de Fortjoie ?
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Mon avis :
J'ai eu plaisir à retrouver le style si vivant et pétillant de Janine Boissard, par contre l'histoire en elle-même ne m'a pas vraiment séduite.
Tout au long du roman, j'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose, que le récit servait de toile de fond à une intrigue principale qui ne démarrait jamais. En effet, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de distance entre la narratrice (l'une des trois sœurs héritières du château) et ce qu'elle raconte alors qu'elle est sensée être au cœur des événements. On a aussi l'impression qu'elle se trouve à un carrefour de son existence et on attend qu'il lui "arrive quelque chose" (une rencontre amoureuse ? un changement professionnel ?), mais l'évolution est beaucoup plus subtile que cela, tellement plus subtile qu'on se rend à peine compte qu'il se passe bel et bien quelque chose pour elle.
Au plaisir d'aimer c'est aussi une réflexion sur l'amour et le couple. Janine Boissard nous propose une vision peu reluisante du mariage et de la bourgeoisie provinciale : les hommes sont volages et peu attentifs à leurs épouses, les femmes subissent sans broncher et s'effacent, le mariage n'apparaissant que comme un arrangement pratique, une façade sociale. Cet aspect de l'histoire, tout comme les relations des peintres et de leurs "muses", m'a paru un peu trop caricaturale et trop systématique pour ne pas me laisser dubitative...
Au final, j'ai passé un assez bon moment avec ce roman qui sonne plus comme une fable...